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L’état des travaux universitaires sur la Tarentaise médiévale reste encore très limité* , alors même que cette vallée a occupé une place relativement importante dans le monde occidental, dont témoigne le fait que Moûtiers a constitué l’une des 23 métropoles de l’empire carolingien. L’organisation de la Tarentaise autour de la route du Petit-Saint-Bernard, autrement dit de l’un des axes majeurs de circulation entre la France et l’Italie, lui a assuré des ressources conséquentes, qui explique la présence d’un bâti religieux important, dominé par la cathédrale Saint-Pierre et la basilique Saint-Martin d’Aime. Les ressources de la Tarentaise ont aussi permis le développement de lignages châtelains importants et ont aussi attiré dans la vallée les comtes de Savoie, dont l’emprise n’a cessé de se renforcer.

Ce riche passé peut d’autant plus être étudié, que la Tarentaise dispose d’une documentation conséquente. D’un point de vue archéologiques, elle dispose de nombreux bâtiments médiévaux dont beaucoup sont encore en élévation. Si les sources écrites du haut Moyen Age sont limitées, son histoire féodale est toutefois marquée par de prestigieux documents, à l’exemple du diplôme royal donné en 996 à l’archevêque Amizo ou encore de la bulle d’or remise à l’archevêque Aimon II par Frédéric-Barberousse, qui constituent les deux actes les plus remarquables des Archives départementales de Savoie. Grâce à ses Vies de saints évêques, rédigées au plus tôt au XIIe siècle, la Tarentaise dispose aussi de belles sources narratives, qui n’ont encore été que très peu étudiées. Surtout, à partir du XIIIe siècle, la Tarentaise est éclairée par des fonds archivistiques importants, qui mériteraient d’être davantage travaillé.
 

Profitant d’une nouvelle vague d’études, menée par de jeunes chercheuses et chercheurs, cette journée d’étude, organisée par le laboratoire LLSETI de l’Université Savoie Mont -Blanc, se propose de réunir historiens, historiens de l’art et archéologues, de toutes générations. Elle vise à leur permettre d’échanger et de diffuser leurs recherches, afin de donner en élan collectif aux travaux sur l’histoire de la Tarentaise au Moyen Age, en mettant au cœur du propos l’étude des sources originales.
 

* Une exception avec Jacqueline Roubert, dont la thèse d’École des chartes sur la seigneurie des archevêques de Tarentaise a été publiée dans les Mémoires de l’Académie des sciences, belles-lettres et arts de Savoie en 1960-1961